Fabrication des "soies"

Dans mon livre, la méthode de construction de l'abaque qui permet de déterminer la longueur des éléments du fuseau de la "soie" est une méthode très simplifiée. Choisie pour des raisons de vulgarisation, cette méthode donne des résultats convenables mais elle s'écarte très nettement de la théorie de base.

Pour la construction des "soies", je rappelle que j'applique la théorie des "bas de ligne mathématiques" développée par Jean-Louis Pelletier; une théorie qui joue sur deux paramètres, la raideur et la répartition des masses.

En première approche, je respecte la contrainte sur les raideurs qui exige que le rapport de raideur entre deux éléments consécutifs du fuseau soit constant. Dans mon livre, je me suis limité au calcul de ce rapport pour les brins de coton utiles. Mais en réalité, c'est le rapport de raideur entre deux éléments consécutifs du fuseau de la ligne apprêtée qui doit être pris en compte.

Par conséquent, j'ai mesuré le diamètre le plus gros et celui de la pointe de la ligne apprêtée et, par interpolation, j'en ai déduis les diamètres des différents tronçons de la "soie" finie. Ensuite, j'ai calculé les rapports de raideur. Ces rapports bien que différents de ceux calculés pour le coton seul restent pratiquement constants, pour un modèle de ligne.

La méthode simplifiée n'a donc que peu d'incidence sur la contrainte des raideurs.

Par contre, pour ce qui concerne la bonne répartition des masses je m'en suis tenu, dans mon livre, à celle qui met en jeu les masses du coton ... Et c'est là que la théorie prend du plomb dans l'aile ! ... Même si les résultats obtenus avec cette grossière approximation restent acceptables.

Dans une démarche plus rigoureuse, j'ai calculé les masses unitaires de chaque élément du fuseau apprêté, des valeurs qui dépendent du type de backing utilisé. C'est avec ces valeurs portées sur l'axe vertical de l'abaque que je détermine les longueurs des éléments du fuseau pour les "soies" que je fabrique.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0
         Photo : Pierre Cadiran
Photo : Pierre Cadiran